Roland,
Tu viens de nous quitter et je ne veux toujours pas y croire... Dans mon agenda j'avais noté ton anniversaire et donc ce mardi 9 mars j'avais prévu de t'appeler. Mais voilà lundi matin le téléphone sonne, c'est Isabelle, ta femme, la triste nouvelle tombe, l’incompréhension et la douleur m’envahirent. Quelle injustice !
Tout a commencé en 2004 à l'ancienne salle de judo qui était à côté de la piscine, où tu m’avais confié Marine qui avait 5 ans pour découvrir le judo. Marine est restée fidèle au club et grâce à ton soutien mais aussi le tien Isabelle, Marine obtenait sa ceinture noire le 7 avril 2013. Quelle satisfaction pour toi Marine mais aussi quelle fierté pour tes parents et plus particulièrement ton papa.
Ce papa qui te chérissait, te surprotégeait parfois ou même très souvent je peux le dire, surtout à tes premières années de judo où il a passé des heures sur les bancs du dojo à te regarder. Par conséquent j'avais déjà de longues discutions avec lui sur toi sa fille chérie mais aussi sur la pratique judo qu'il connaissait bien puisqu'il l'avait pratiqué jusqu'à la ceinture marron et l'avait fait pratiqué à ses deux garçons Fabrice et Benoit, ce dernier étant ceinture noire.
Puis tout naturellement il prend sa licence en 2006 pour m'accompagner et m'aider à l'encadrement sur le tatami et bien sûr pratiquer avec sa fille. Mais il y a une chose qui le chagrine depuis toujours, cette ceinture marron qu'il a autour de la taille. Effectivement pour lui, il y avait quelque chose qu'il n'avait pas concrétisé, l'aboutissement n'était pas là et il aurait bien aimé terminer ce qu'il avait engagé plus jeune. Alors je lui ai lancé le défi d'obtenir cette ceinture noire et le voilà dans le cours des adultes. Et après des heures de répétitions du kata, avec beaucoup de persévérance et l'aide de son partenaire Philippe Guiboux, son rêve devient réalité le 28 février 2010 avec l'obtention du 1er dan de cette ceinture noire tant convoitée et méritée à l'aube de ses 63 ans. Puis il a continué une pratique loisir mais les pépins physiques puis médicaux de ces années dernières, l'avaient éloigné de la pratique. Malgré tout il suivait toujours les résultats du club et aimait toujours mettre le judogi pour les fêtes de fin d'année.
Roland aimait aider, rendre service, c’était naturel, une raison d’être. Bénévole de la première heure, Roland était au transport des tatamis, à la buvette lors de nos manifestations, sur le tatami lors de nos regroupements avec le sourire et sa bonne humeur. Il reconnaissait bien les valeurs du judo, aimait les vanter, a fait venir et découvrir à beaucoup de monde notre club. La maxime de Jigoro Kano "Entraide et prospérité mutuelle" était une évidence pour Roland. En remerciement de son investissement pour le judo, il reçut la lettre de félicitation de la fédération en 2014.
Roland était un manuel, un bricoleur que dis je un constructeur hors norme. Il suffit de regarder sa maison, c'est de la création, de l'art : ses murs, sa cheminée, son four à pain, sa cave... Ah oui sa cave où il aimait nous y recevoir, on allait boire l'apéro, on refaisait le monde, Isabelle nous apportait à manger, on ne voyait pas le temps passé, on restait des heures et à n'importe quelle heure !
Je me rappelle mon premier hiver dans ma maison à Messia où mes conduites d'eau dans mon garage avaient gelé puis explosé, un dimanche. Personne pour réparer, si Roland, un coup de fil et il était là avec son chalumeau. Puis quelques mois après, comme le garage n'était pas isolé, il était là pour l'isolation puis pour un vélux. Merci Roland.
Il aimait jardiner, alors Roland est présent aussi dans mon jardin et partout avec des herbes aromatiques, des arbustes, des hibiscus et des pêchers. Encore merci Roland.
Il était un Homme bon avec un grand H animé de grande valeur humaine. Il incarnait à merveille les valeurs de notre code moral du judo : amitié, politesse, respect, sincérité, modestie, contrôle de soi, honneur, courage (et il lui en a fallu pour lutter avec dignité, sans se plaindre et en pensant toujours aux autres). Quel ambassadeur de toutes ces belles choses.
Il va manquer tout simplement à tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer. J’ai eu des témoignages de sympathie de judokas qui se rappellent de ta gentillesse, de ton sourire et de ta bienveillance. Tu vas nous manquer car tu étais un judoka aimé et tu vas me manquer car tu étais un ami fidèle.
Isabelle, Marine, Fabrice, Benoit, j’ai une boule au ventre, je partage votre douleur mais sachez que vous pouvez être fier de Roland, ton mari, votre papa pour ce qu’il était, ce qu’il a accompli, ce qu’il a transmis, ce qu’il a donné.
Roland, nous ne t’oublierons jamais avec tous ses bons moments passés ensemble car tu auras laissé ton emprunte au club mais aussi dans nos cœurs comme Pierre, Jacques et Noël.
Isabelle, Marine, Fabrice, Benoit et à votre famille, les judokas s’associent à moi pour vous présenter nos sincères condoléances ainsi que nos plus chaleureuses et amicales pensées.
